LE TRAITEMENT DU RONFLEMENT

Il a pour but de libérer les voies respiratoires obstruées par le relâchement musculaire du sommeil.

Il est:



1-LE TRAITEMENT CHIRURGICAL

il comporte:

Le traitement chirurgical de REDUCTION
 

Il consiste à "faire de la place" dans la gorge
 

il comprend:


il ne doit jamais omettre de prendre en compte

l'obstruction respiratoire que réalisent:


LES PLASTIES OPERATOIRES DU VOILE

Ce traitement porte essentiellement sur le voile du palais

-il raccourcit le voile
-supprime la luette,
-mais utilise les tissus en excès pour élargir l'espace aérien.
les 3 schèmas suivants montrent par exemple comment, après suppression de la luette, une plastie des piliers du voile permet d'élargir le passage de l'air

 

L'incision ne dépassant pas en haut le pli de flexion de la luette,

conserve la muqueuse du pilier postérieur

Dissection sous-muqueuse et libération du muscle pharyngostaphylin pour faire avancer le voile

Elargissement de l'angle latéral du pharynx par glissement et remontée de la muqueuse du pilier postérieur
 
 

pour cette raison, le laser,

qui détruit les tissus,

est plus difficilement efficace que ce geste chirurgical.


l'anesthésie peut être,      en fonction de l'expérience et des habitudes du chirurgien,

locale

ou

générale (à condition qu'il n'y ait pas de contr'indication dûe à l'état général)

L'hospitalisation ne dépasse guère la journée.

Grâce à lui peuvent être libérées également l'obstruction nasale ou l'encombrement pharyngé de grosses amygdales souvent associés.
une anesthésie générale et une hospitalisation de 2 à 3 jours sont alors nécessaires

Ce traitement chirurgical

                                      il est inefficace chez 15% des ronfleurs.
 

Mais le spécialiste ORL sait maintenant

-prévoir ces réussites

-et éviter ces échecs.
 



LE LASER

Le laser a un effet psychologique indéniable sur beaucoup de patients.
C'est la raison essentielle de son emploi dans la Rhonchopathie Chronique.

On espérait qu'avec le laser la réaction douloureuse serait moins vive qu'avec la section au bistouri, en raison du faible gradient d'ignition de ce moyen de destruction tissulaire par ignition.

Mais les faits ont donné tort à cet espoir:
le laser est aussi douloureux

que n'importe quel autre moyen de réduction chirurgicale.

Il peut être employé comme un bistouri électrique classique
 



LA RADIO-FREQUENCE

La radiofréquence est un traitement chirurgical récentqui utilise l'échauffement contrôlé des tissus fourni par l'emploi d'un courant approprié.

C'est un peu le principe du micro-ondes

Mais, au lieu de mettre le voile dans le micro-ondes,

on met le micro-onde (sous la forme d'une fine électrode) dans le voile

Sous anesthésie locale une électrode en forme d'aiguille est placée successivement en 3 endroits du voile.
Elle est soumise à un courant dont l'énergie relativement faible (2à 10 watts), le voltage modéré (inférieur à 80 volts) entraine une élévation de la température tissulaire qui ne dépasse guère 80°.
Cet échauffement entraine une lésion nécrotique limitée par brulure interne, dont la cicatrice rétractile diminue la longueur de la luette et rétracte le voile.
 


 


Les indications et les résultats sont pour actuellement comparables à ceux du laser.

Cependant

C'est pour cela que, par sécurité, il est recommandé d'effectuer plusieurs séances à faible intensité avec 6 à 8 semaines d'intervalle.

L'anesthésie est locale, et le traitement s'effectue sans hospitalisation de manière ambulatoire

Ce traitement peut s'appliquer aux cornets inférieurs, dont il peut améliorer le gonflement chronique, facteur d'obstruction nasale

Il ne peut être opposé aux déviations de cloison ni aux grosses amygdales obstruantes.
 
A chaque séance,

l'anesthésie locale est la même que celle nécessaire pour la plastie chirurgicale du voile,

qui , elle, n'est qu'une seule fois nécessaire ! 



LE PROBLEME DE LA DOULEUR
APRES
TRAITEMENT CHIRURGICAL

 



Bien qu'il ne s'agisse pas d'une complication, la douleur postopératoire doit être détaillée.

Comparable à celle d'une violente angine, elle dure au maximum une huitaine de jours.

Elle est remarquable par sa très grande variabilité d'un patient à l'autre:

son intensité dépend beaucoup plus de la sensibilité personnelle du patient que du moyen employé pour réaliser la réduction chirurgicale

certains sujets ne ressentent qu'une douleur légère pendant 2 à 4 jours;
d'autres au contraire sont très gênés pendant une semaine.

C'est pourquoi au total ces douleurs, qui répondent bien aux antalgiques, nécessitent souvent

un arrêt de travail d'une semaine environ.
 

La longueur de cet arrêt de travail          dépend beaucoup du métier de l'opéré:

            Elle parait plus brève....

....que chez les salariés...!



LES COMPLICATIONS DU TRAITEMENT CHIRURGICAL

elles sont rares.

1-La plus sévère, mais la plus excceptionnelle (moins de 0,2% des cas), était autrefois représentée par une
diminution trop importante de la longueur du voile du palais.

Elle pourraitt se voir quelle que soit la méthnode chirurgicale employée.
Elle entraînerait un nasonnement et une régurgitation partielle des aliments lors de la déglutition.
Cette complication, qui fut autrefois justement redoutée, en réalité ne se rencontre pratiquement pas.
Elle serait facilement supprimée par une réintervention simple.
            ----> Mais il s'agit là, répétons-le, d'un fait exceptionnel.

2-Parfois sont observée des troubles transitoires du goût, avec sensations gustatives atypiques lors de la prise de certains mets (épices, vins); ils ne durent généralement que quelques semaines

3-Moins rare est la persistance du ronflement, qui n'a été qu'amélioré. Ceci peut être du à:

4-Les paresthésies pharyngées

Les paresthésies pharyngées sont tellement anodines, pratiquement "normales", mais si fréquentes, qu'elles doivent être décrites aux patients avant l'intervention pour qu'ils ne s'inquiètent pas de leur survenue
.

Il s'agit de sensations, d'impressions de plumes, de goutte de mucus, de paille, de grains de sable, durant de quelques secondes à une ou deux minutes.
 


L'examen ORL est normal:
...il n'y a ni plume, ni paille, ni sable...!

Il faut expliquer le mécanisme de ces paresthésies, pour leur ôter tout désagrément

Ces paresthésies s'expliquent par les mouvements de la bouche lors de l'élocution, le passage de l'air, de la salive ou des aliments au contact de la partie haute du pharynx en cette zone autrefois "protégée", cachée, et dont la sensibilité n'était pas sollicitée avant l'intervention, parce que justement la luette et le voile du palais trop longs empêchaient ce contact avec la langue qui se contracte en parlant, l'air, la salive, les aliments.

Lorsque le patient décrit la sensation de mucosités qui s'écoule de manière brutale sous forme d'une grosse goutte l'obligeant à une déglutition impérative, il faut lui expliquer que:
 


Toutes ces manifestations fonctionnelles s'estompent d'autant plus vite que le patient averti en a compris le mécanisme, ne s'en inquiète pas, et s'efforce de ne pas y prêter attention. D'où la nécessité de les annoncer avant leur survenue dès l'intervention, et il est même bon de les indiquer sur l'ordonnance post-opératoire.
 
 


1-B

LE TRAITEMENT CHIRURGICAL
D'AVANCÉE MANDIBULAIRE


 


Il consiste à avancer la machoire pour attirer en avant la base de langue verticalisée. Celle-ci en effet, beaucoup plus qu'une luette souvent normale, est bien souvent responsable dans les formes graves de l'obstruction respiratoire.

Il est réservé aux patients jeunes ne tolèrant pas pour des raisons diverses le masque permettant la ventilation respiratoire en pression positive, ou la prothèse d'avancée dentaire nocturne.


2
LE TRAITEMENT PROTHETIQUE

Il comporte:


La prothèse d'avancée dentaire nocturne

Cette prothèse a été récemment mise au point

par l'équipe du Professeur Meyer

à Saint-Antoine

Elle est maintenant largement diffusée.

Elle consiste à déplacer en avant, pendant le sommeil, la machoire inférieuere grâce à une prothèse dentaire invisible. Celle-ci propulse le maxillaire inférieur : schématiquement, les incisives inférieures se placent en avant des incisives supérieures.

Cette avancée ouvre la "boite pharyngée", qui sinon s'affaisse à cause de l'hypotonie du sommeil, de l'obésité ou de la rétrgnatie.

Ainsi se trouve facilité le passage de l'air inspiratoire.

Assez souvent, cette prothèse permet de ne plus être obligé d'utiliser la VPPP

Mais elle ne peut être envisagée

que si l'état dentaire et la morphologie osseuse du patient

répondent à des critères très précis


Le traitement par la Ventilation Respiratoire en Pression Positive Permanente
(VPPP)
 

Il était,

avant la prothèse dentaire d'avancée nocture,

le seul traitement du Syndrome d'Apnées du Sommeil sévère,

Il reste encore très souvent indispensable.

Il est très efficace,

à condition toutefois que le nez ne soit pas bouché pendant le sommeil par

une pathologie nasale méconnue.

Ses indications:
Ce sont les contr'indications du traitement chirurgical de réduction:

Les ronfleurs qui ne seront pas améliorés par le traitement chirurgical, sont ceux dont
-si l'inefficacité du traitement chirurgical s'avère évidente,
-et si les examens du sommeil ont révélé chez ces patients une baisse dangereuse du taux d'oxygène sanguin,
---> alors ces patients doivent bénéficier de l'autre possibilité thérapeutique qu'est:
la ventilation respiratoire en pression positive permanente (VPPP).

La VPPP a été décrite en 1980 par SULLIVAN dans le traitement de l'apnée obstructive du sommeil. Cette méthode, envisagée il y a 50 ans dans le traitement de l'oedème aigu pulmonaire, consiste à délivrer dans les voies aériennes supérieures de l'air ambiant à une pression légèrement supérieure à la pression atmosphérique, alors que la respiration reste spontanée.

La VPPP réalise une véritable attelle pneumatique, qui maintient en bonne position pendant la nuit les parties molles du pharynx, grâce à une pression positive permanente. Celle-ci, obtenue par un compresseur, est délivrée aux voies respiratoires par un masque facial ne prenant que le nez.
Ce petit masque nasal porté pendant le sommeil donne une légère hyperpression aérienne à l'air inspiré. Cette hyperpression réalise une sorte d'attelle aérienne, qui

Une pression de l'ordre de 10cm d'eau suffit en général à supprimer le ronflement et les apnées du sommeil.
Quand elle est bien acceptée par le patient son efficacité est parfaite. Dès la première nuit la fatigue matinale disparait, et très vite la somnolence diurne s'estompe. Mais ces heureux effets sont transitoires: tous les troubles réapparaissent dès l'arrêt de son usage.
Pour être efficace tous les jours, ce masque doit être porté toutes les nuits.
Mais son efficacité implique un libre passage de l'air à travers le nez.

--->L'obstruction nasale doit donc être levée au préalable, parfois au prix d'une intervention chirurgicale.

mais cette prothèse est souvent refusée:

On comprend que le rôle du médecin ORL soit là aussi essentiel, pour aider à la bonne application de la VPPP.

C'est à cause de ces difficultés que la VPPP n'intervient souvent que comme traitement de rattrapage devant un échec plus ou moins évident des traitements chirurgicaux et diètétiques.
Mais son indication doit d'emblée être évoquée devant un SAS évident, surtout lorsqu'il s'associe à une importante obésité, ou à un rétrognathisme évident.

Lorsque la VPPP est refusée il faut, si l'asphyxie nocturne et la somnolence diurnes sont importantes, envisager le traitement chirurgical d'avancée mandibulaire
 
 



3

LE TRAITEMENT HYGIENO-DIETETIQUE

Il doit souvent être associé

Il faut
A - abandonner des habitudes néfastes favorisant le ronflement telles :
 


B - lutter contre l'obésité :

la graisse est l'ennemi du ronfleur.

...on creuse sa tombe avec ses dents...!

La surcharge pondérale se localise non seulement dans l'abdomen où sur les membres, mais aussi dans le cou, rétrécissant l'isthme du gosier et le pharynx.

Très souvent un amaigrissement à lui seul suffit pour diminuer le bruit du ronflement et la sévérité de ses conséquences.

Sous sa forme la plus discrète, un excès pondéral doit être décelé, et son influence néfaste expliquée au patient.

Dans les formes plus sévères l'amaigrissement dans bien des cas représente le seul moyen d'éviter la VPPP, car les échecs de la chirurgie sont directement en rapport avec cette obésité, surtout si d'autres facteurs de risques sont associés.

Mais on sait les difficultés d'arriver à un résultat stable, la nécessité de ne pas omettre le rôle aggravant d'une hypothyroïdie fruste, et bien souvent celle de faire appel à un spécialiste diètéticien.

Ce traitement hygièno-diètétique, combattant l'obésité, est certainement celui qui est le plus difficile à réaliser, notamment au fil des années.

Une prise de poids insidieuse,
survenant des années après une guérison chirurgicale,
entraîne souvent la réapparition d'un bruit respiratoire nocturne.

-----> Si l'ammaigrissement est impossible,
force est alors de recourir à la VPPP




4

LE TRAITEMENT POSTURAL

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